mercredi 9 février 2011

Toujours plus fort, toujours plus haut (et patatras)

J'avais décidé cette semaine de montrer à mes camarades de piccolo Anna (6 ans, au naturel avec son pull rose) et Laura (8 ans, plus sophistiquée avec ses vernis de couleurs différentes sur chaque ongle) qui était la meilleure élève de la classe. Non parce qu'à la fin c'est agaçant, elles apprennent drôlement vite à cet age là, sans compter qu'elles viennent de familles favorisées, dans lesquelles on leur chantonne les mélodies du carnaval pour les endormir! Bref j'avais un peu mis le paquet sur les exercices, et n'étais pas peu fière hier au cours quand le prof me félicita d'un "Es ist ganz besser, Marion". Prise d'une grande confiance, j'avais même appris une note supplémentaire, un "la" super aigu (cf photo, en dessous de la petite flèche rouge) et, dans une attitude définitivement très lèche cul, commencé après le doux* "Arabi" un nouveau morceau, le lovely* "Tango". Toujours plus fort, toujours plus haut.

Toujours plus haut: on n'est pas encore au contre-ut mais on s'en approche
1/ Et la, patatras?
Et ouais. Le prof, dont j'ai oublié le nom (et je serais bien gênée de devoir le demander après deux mois de cours hebdomadaires), commença à parler ce délicat* dialecte avec les deux gourgandines** et je compris que les cours allaient être remplacés, en prévision du carnaval mi-mars, par des entraînements à défiler. Oh joie! Oh bonheur! Nous allions enfin pouvoir parader.

* Ce sont probablement les adjectifs que j'emploierais si j'avais été bercée dès ma plus tendre enfance avec ces ... heu... sonorités si... heu...pittoresques.
** Je suis peut-être jalouse, en effet.

2/ Sans rire, t'étais contente?
Sérieusement, oui. Jusqu'au moment ou j'ai compris que je ne pourrais pas être de la fête et que le défilé était réservé aux "petits". J'ai retenu mes larmes dans une attitude très, très digne et tenté de comprendre pourquoi on me séparait de mes camarades. La raison n'est toujours pas très claire, probablement un problème de taille avec les costumes. Si j'avais pu m'exprimer avec aisance, je lui aurais bien dit à ce rustre que moi aussi je rentre encore dans les vêtements Zara enfants 14 ans!

3/ Et quand reprennent les cours?
Le 12 avril... Bon, ca reste une nouvelle positive pour mes voisins.


4/ Allez, ne te laisse pas abattre! Rebondis! Sors! Vois du monde!
J'ai essayé ce soir figurez vous. La super newsletter baloise conseillait d'aller à Parterre*** pour un concert d'une américaine qui m'était complètement inconnue, Laura Veirs.
Parterre, à Kleinbasel of course

*** J'imagine que c'est une blague sur l'état dans lequel on se trouve en sortant de ce bar/resto/salle de concert.

Miraculeusement, une collègue accepta de m'accompagner, alors que c'était sa soirée lessive, prouvant donc à la face du monde qu'il s'agit bel et bien d'une excuse de merde pour ne pas sortir.

5/ (Le public suisse, en chœur) Sa soi-rée le-ssi-ve! Non! Impossible!
Et si mes cocos. Isabelle, une gaillarde du Valais qui en a une sacrée paire, est si forte qu'elle est repassée chez elle pour lancer une machine avant de ressortir. Cet acte est lourd d'implications, car il signifie qu'elle n'avait pas peur de devoir étendre son linge / potentiellement relancer une machine après 22h, défiant ainsi le règlement de l'immeuble.

6/ Bravo! Quelle attitude de battante! Le concert était bien?
Et re patatras. Bale est devenu tellement snob que le concert était sold-out quand nous sommes arrivées. Et oui ma petite dame, comme à Paris. C'est pour ce genre de situation que le très marseillais Jean-Luc a inventé le mot "kloose" (un truc au départ classe qui se transforme en grosse loose).

7/ Sirote ta suze chouchou. Il y aura des jours meilleurs, où tu trôneras sur un pimpant rickshaw.

1 commentaire:

  1. Chouchou, tu m as fait mourir de rire avec ce post! Et pourtant today n etait pas un jour ou j allais rire...

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