mardi 15 février 2011

Long John, Long John, you've got that golden touch

C'est vraiment impossible d'aller chez le dentiste sans penser à toi, Dj Nais. Le fait qu'il s'agit d'une beeelle dentiste n'aide pas, et le dialogue reste parfait : "Ouvre bien grand... oui c'est ca... parfait, une autoroute! Ça reste superficiel, ca ne fera pas mal... Oui, c'est bien... Serre les dents maintenant... Voilà, très bien, tu peux te rincer etc"

...sauf que cette fois j'ai réellement rencontré Long John.

0/ Le dentiste? 
Non, le généraliste. Je conseille aux âmes sensibles et aux suisses d'arrêter tout de suite la lecture de ce paragraphe.

1/ Rhooo, tu exagères. Tu t'es cassé un ongle, c'est ca?
Presque. La semaine dernière, je découvrais avec horreur la présence d'une boule sous mon délicat scalp dont s'écoulait quand on la pressait un liquide ayant la couleur et la consistance de la cancoillotte. Niveau odeur ca ressemblait plutôt à du roquefort (et je n'ai pas eu la curiosité de vérifier le gout).

2/ Aie, et là te connaissant, tu as enchainé les erreurs de débutante?
Eh oui. Première erreur, regarder sur internet la nature potentielle de la boule. En 3 minutes je suis convaincue que mes cheveux allaient tomber et mettre 6 mois à repousser si je ne faisais rien. Vu qu'il s'agit d'une zone assez difficile à camoufler (devant, en haut, au dessus du front), je panique et enchaine sur la deuxième erreur: tripoter vigoureusement le bidule. Je manque de m'évanouir en voyant la quantité de cancoillote/roquefort/vasavoirquelautrefromagenonpasteurisé qui bondit ("coule" n'est plus le mot) de la plaie ("boule" est devenu obsolète). Évidemment cette scène débute deux minutes avant un rdv avec une copine qui a sauté sa soirée lessive pour aller voir un concert (tellement rare que je n'imagine pas annuler). Prise de court je décide que ma meilleure option de survie sanitaire et sociale est de me laver les cheveux à la bétadine et je retrouve Isabelle au Parterre avec une vraie gueule d'épouvantail.

3/ Héhé, ca aurait été vachement plus drôle si tu avais été blonde...
Il suffit.La véritable humiliation a commencé chez Long John. Quand il s'agit de manifestations psychosomatiques, je préfère revenir en territoire connu et aller voir Dr L, ce qui coïncidait bien avec une visite familiale en Bourgogne. Dans sa salle d'attente, un géant rugbyman inconnu s'avance vers moi et se présente: "je suis le remplaçant du Dr L." Devant ma moue dubitative et mes questions suspicieuses "Vous avez fini l'internat depuis longtemps? Vous avez le cœur bien accroché?", Le Dr L remplaçant (qui s'avère être le neveu du Dr L habituel) se sent obligé de me rassurer: "Vous savez, je suis urgentiste* de formation, j'en ai vu d'autres".

* Parce que mon Dr L habituel, il est médecin du sport. Je vous laisse imaginer à quel point ca doit être dur de trouver des patients dans cette spécialité pour que je fasse partie des siens...

4/ Long John a assuré?
Long John, qui est lui aussi un homme d'action, attrapa son bistouri en rigolant, et, sans détour incisa mon cuir chevelu pour vider l'abcès. N'empêche qu'il faisait moins le malin quand la cancoillote lui bondit à la gorge. Il poussa un grognement de dresseur de chevaux (Ooh! Oohooh!) et me dit: "Ne vous inquiétez pas, j'en vois beaucoup des trucs dégueulasses". Glamour toujours. Au bout de 10 min de tripatouillage et d'exclamations dignes du 14 juillet "Oh! ... Ah!!! OOOOOh! Il y en a encore!!  C'est incroyable!", j'oubliais dans le bouquet final le sens des mots "beauté, dignité, honneur" et m'enfuis la tête basse et pleine de bétadine.

5/Un mauvais moment à passer, c'est tout!
Et bah non, malgré toute son énergie, Long John n'est pas venu à bout de la bête et je remets ca demain avec un médecin suisse...


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