J'hésite depuis que je suis en Suisse à me débarrasser de ma voiture. En effet, les transports en commun sont tellement efficaces que la plupart des gens vivants ici (même ceux qui ont des enfants) n'ont pour fidèle destrier qu'une bicyclette.
0/ Mais alors pourquoi tu gardes ta voiture?
Bah on a fait les 400 coups ensemble, c'est ma Batmobile, zébrée de partout, sur-cabossée, rétroviseur arraché, et un peu taguée. Il n'y a eu qu'elle depuis que j'ai 16 ans (à part une petite incartade de 6 mois en Californie avec un break Mercury blanc), c'est rare et précieux une relation qui dure... Bref j'y tiens, même si je l'utilise maintenant rarement.
1/ OK, mais c'est quoi le problème?
Le parking... comme dans toutes les "grandes" villes, c'est la croix et la bannière. En Suisse il y a en gros deux types de places dans la rue: les bleues et les blanches. Les bleues sont réservées aux résidents du quartier (et au parking de moins d'une heure, contrôlé par un disque) et les blanches à tout le monde. Evidemment il y a plus de bleues que de blanches.
2/ Mais t'es bien résidente du quartier?
Euh comment dire... Importer son véhicule en Suisse c'est tout autant la croix et la bannière. Si le véhicule est neuf, ça coute cher. S'il est vieux (comme la Batmobile), la légende court chez les expat' que le contrôle technique est bien plus difficile à passer ici qu'en Europe. Si la légende dit vraie, la personne qui réalise le contrôle technique n'ouvre pas le capot si le moteur n'a pas été astiqué.
3/ Donc tu as un véhicule illégal, félicitations...
Rhalala ca va... J'ai payé le prix ma flemme administrative toutes les fois où j'ai voulu garer ma voiture pendant deux ans, à tourner des heures à la recherche d'une fameuse place blanche. Et quand je demandais à mes connaissances bâloises dans la même situation s'ils connaissaient des endroits où se garer, je n'obtenais que des indications très approximatives, comme s'ils gardaient le secret d'un coin à morilles...
4/ Et maintenant?
Maintenant... j'ai MON coin à morilles. A moins de 5 min de chez moi, infaillible, des places blanches à tous les coups! De la place, du king size!.... Et voilà, je fais partie du clan des fourbes qui gardent leur lieu bien secret et envoient les autres sur des fausses pistes...
0/ Mais alors pourquoi tu gardes ta voiture?
Bah on a fait les 400 coups ensemble, c'est ma Batmobile, zébrée de partout, sur-cabossée, rétroviseur arraché, et un peu taguée. Il n'y a eu qu'elle depuis que j'ai 16 ans (à part une petite incartade de 6 mois en Californie avec un break Mercury blanc), c'est rare et précieux une relation qui dure... Bref j'y tiens, même si je l'utilise maintenant rarement.
1/ OK, mais c'est quoi le problème?
Le parking... comme dans toutes les "grandes" villes, c'est la croix et la bannière. En Suisse il y a en gros deux types de places dans la rue: les bleues et les blanches. Les bleues sont réservées aux résidents du quartier (et au parking de moins d'une heure, contrôlé par un disque) et les blanches à tout le monde. Evidemment il y a plus de bleues que de blanches.
2/ Mais t'es bien résidente du quartier?
Euh comment dire... Importer son véhicule en Suisse c'est tout autant la croix et la bannière. Si le véhicule est neuf, ça coute cher. S'il est vieux (comme la Batmobile), la légende court chez les expat' que le contrôle technique est bien plus difficile à passer ici qu'en Europe. Si la légende dit vraie, la personne qui réalise le contrôle technique n'ouvre pas le capot si le moteur n'a pas été astiqué.
3/ Donc tu as un véhicule illégal, félicitations...
Rhalala ca va... J'ai payé le prix ma flemme administrative toutes les fois où j'ai voulu garer ma voiture pendant deux ans, à tourner des heures à la recherche d'une fameuse place blanche. Et quand je demandais à mes connaissances bâloises dans la même situation s'ils connaissaient des endroits où se garer, je n'obtenais que des indications très approximatives, comme s'ils gardaient le secret d'un coin à morilles...
4/ Et maintenant?
Maintenant... j'ai MON coin à morilles. A moins de 5 min de chez moi, infaillible, des places blanches à tous les coups! De la place, du king size!.... Et voilà, je fais partie du clan des fourbes qui gardent leur lieu bien secret et envoient les autres sur des fausses pistes...
Mon coin secret à parking |
"Nous, on était là depuis peut-être cent générations et des morilles, on en trouvait, certes, toutes les années, mais dix, douze quelquefois quinze et encore, pas toutes les familles. Lui, il nous narguait avec des paniers pleins, ostensiblement découverts, porteur desquels il traversait le village.
On le traquait en vain à chaque printemps. Il partait du côté de Blayeul et descendait au retour par la montagne de Chine, juste à l'opposé de la vallée. Il faisait d'abord deux heures de marche superflue, uniquement destinée à nous dérouter. On avait beau le guetter à la jumelle, tout à coup il disparaissait, avalé par l'ombre d'une orée, quelquefois même, en pleine prairie, englouti, semblait-il, dans les entrailles de la terre.
Il les mangeait toutes, ces morilles, tout seul, sans en offrir, sans en vendre. Il s'en faisait des omelettes monstrueuses et réglementaires (un oeuf par morille). On se disait: "Il en crèvera bien quand même à la fin." On fondait quelque espoir sur une espèce de morille, abondante par chez nous et qui est vénéneuse. Mais non, il n'en crevait pas. On ne savait pas, d'ailleurs, tant il était cadavéreux si, ni plus ni moins, il n'était pas déjà mort." Pierre Magnan, Les courriers de la mort